SE FRAYER UN CHEMIN VERS LA LIBERTÉ : LE VÉLO
Dans ce monde de contraintes, le rêve d’émancipation de Wadjda se cristallise autour d’un objet : le vélo. Car c’est un interdit pour les femmes : il menacerait leur vertu ou les rendrait stériles. Le vélo devient vite une allégorie de la liberté. L’allégorie consiste à utiliser quelque chose de concret (un vélo) pour quelque chose d’abstrait (la liberté).
Le vélo permet aux espaces de s’ouvrir. Les plans larges avec une grande profondeur de champ, qui contrastent avec les cadrages resserrés, accompagnent ses apparitions. L’espace devient libérateur et non contraignant. Dans l’exemple ci-dessous, l’horizon s’ouvre devant Wadjda quand elle est sur son vélo.
Le vélo permet aux espaces de s’ouvrir. Les plans larges avec une grande profondeur de champ, qui contrastent avec les cadrages resserrés, accompagnent ses apparitions. L’espace devient libérateur et non contraignant. Dans l’exemple ci-dessous, l’horizon s’ouvre devant Wadjda quand elle est sur son vélo.
Le vélo incarne la liberté de mouvement dont les femmes ne disposent pas (Wadjda voit sa mère tributaire d’un chauffeur aigri). Il représente l’élan, le progrès. Le travelling qui accompagne la course d’Abdallah et Wadjda nous communique de façon presque kinesthésique cette libération.
Le vélo réunit les hommes et les femmes dans un rapport égalitaire. Il déjoue la ségrégation hommes / femmes de la société saoudienne. C’est avec Abdallah qu’elle fait la course. Et c'est aussi grâce à lui qu'elle a pu apprendre à faire du vélo. Elle a désormais les mêmes droits que les hommes.
Le vélo réunit les hommes et les femmes dans un rapport égalitaire. Il déjoue la ségrégation hommes / femmes de la société saoudienne. C’est avec Abdallah qu’elle fait la course. Et c'est aussi grâce à lui qu'elle a pu apprendre à faire du vélo. Elle a désormais les mêmes droits que les hommes.
Pour souligner le côté poétique de cet objet, une musique, peu présente dans le film, accompagne parfois les apparitions du vélo.
Abdallah, son adjuvant
L’adjuvant de Wadjda dans sa quête pour obtenir le vélo sera Abdallah, un personnage masculin très touchant. Un brin amoureux, il aime l’audace de la fillette, sa détermination. Pour la soutenir dans sa quête, il lui apprend le vélo, lui offre un casque, l’encourage, la comprend. Souvent filmés ensemble, ils incarnent un tandem utopique, presque un couple tourné vers l’avenir. Wadjda accrochera d’ailleurs sur l'arbre généalogique l’inscription : "Abdallah-Wadjda".
Abdallah lui avoue à la fin qu’il aimerait l’épouser. Tous les deux, ils sont plus forts pour bousculer les carcans. Ces plans où ils sont réunis ensemble illustrent leur solidarité, entraide.
Temps suspendu
S’ils ne sont pas forcément amants (peut-être de meilleurs amis), Wadjda et Abdallah rejoignent la galerie des jolis duos de cinéma. Ce n’est pas la première fois que le cinéma recourt à cette image — rouler à deux — pour illustrer la force d’un lien entre deux personnages. Le temps semble se suspendre quand Antonio et son épouse dévalent la pente dans Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica.
La complicité peut aussi se traduire par des balades, comme dans Le Gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (2011).