AGENDA
Reconstruire... l’usine
Exposition jusqu’au 1er juin 2025, Musée industriel de la Corderie Vallois, Notre-Dame-de-Bondeville (76)
Entrée gratuite
Détournant le vers de l’écrivain Pierre Béarn ‘Métro, boulot, dodo’ tiré de Couleurs d’usines (1951), cette exposition explore le quotidien des habitants de la région rouennaise et elbeuvienne après-guerre à travers le monde du travail, entre sphère professionnelle et sphère privée. Ce prisme met en évidence la Reconstruction des industries sinistrées moins développée que l’habitat dans les expositions portant sur cette période. Cette question s’impose pour autant dans un territoire industrialisé où s’intriquent ville, habitat et usine autour du fleuve. Par la dimension humaine et en particulier l’expérience de l’enfance, colonne vertébrale de l’exposition, le parcours développe dans la reconstruction des outils de production, cibles stratégiques des bombardements, les mutations d’une société portant les héritages de la guerre.
L’influence américaine et sa perception y prennent une place importante sur le plan politique et économique (Plan Marshall), dans les partis-pris de reconstruction de l’outil de production (bâtiments,machines, procédés de fabrication) et d’organisation du travail tendu vers le productivisme (continuité du taylorisme et cadence de travail), ainsi que sur le plan social et culturel (relations humaines entre soldats américains et population local, produits industriels et pop culture).
Aux premières loges, le monde ouvrier est appelé à reconstruire le pays, faisant appel aux hommes sur le chemin du retour de la guerre, comme aux femmes continuant à travailler dans les filières textiles notamment, en cumulant généralement avec un travail dans la sphère domestique. L’évolution du monde du travail (formations, métiers, conditions de travail, filières industrielles) cristallise l’évolution du statut de la femme dans la société d’après-guerre. L’occasion de redécouvrir comment se redéfinissent les équilibres en hommes et femmes dans le monde ouvrier et ses expressions syndicales, dont les grèves et initiatives d’entraides.
Réalisée dans le contexte mémoriel des 80 ans des bombardements et de la Libération qui s’en est suivie, ainsi que des 30 ans de l’inauguration du Musée industriel de la Corderie Vallois, l’exposition ouvre sur l’interrogation de la dimension esthétique et patrimoniale des héritages industriels de cette époque sous toutes leurs dimensions (sites, objets, machines, archives, témoignages, paysages).
Diffusions en continu de 3 films de cinéastes amateurs :
Libération de Rouen de Pierre Legros - 1944
Images de Rouen de Henri Sergent - 1950
Inauguration du Prisunic de Guy Robert - 1950
Remerciements : C. Legros - T. Leveigneur - Familles Sergent
- Mots-clés: Diffusion, Exposition