AGENDA
On est pas des PNJ ! Regards de jeunes sur l'inclusion
Jeudi 20 novembre 2025 à 20h, cinéma le Normandy, Neufchâtel-en-Bray (76)
Gratuit
Réservation obligatoire dans la limite des places disponibles
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / 06 80 59 89 21
Les élèves de la classe de CAPA SAPVER du Lycée agricole du Pays-de-Bray ont participé à un atelier de programmation avec le médiateur Elian Pirio sur le thème des handicaps et de l’inclusion. Ils ont découvert un corpus de 12 films sur le handicap, élargi leur culture cinématographique, analysé les films, débattu pour vous concocter un programme de courts métrages.
Les élèves des classes de Terminale SAPAT et de 3ème de l’enseignement agricole ont participé à un atelier de réalisation à partir de jeux vidéos avec l’artiste Isabelle Arvers. Neuf courts métrages ont été réalisés à partir d’extraits de jeux vidéos du monde entier.
Un atelier art vidéo et un atelier de programmation au Lycée agricole de Neufchâtel-en-Bray sur le thème du handicap et de la solidarité
De septembre à novembre 2025
Les grandes lignes du projet
Ce parcours artistique en 2 volets invite les élèves à se questionner sur la place des personnes en situation de handicap dans la société et sur la solidarité.
Deux classes, accompagnées par l’artiste Isabelle Arvers, réaliseront des courts métrages selon la technique des "machinimas", c'est-à-dire des films conçus à partir de jeux vidéo. Une troisième classe sélectionnera, avec le médiateur cinéma Elian Pirio, des courts-métrages sur le thème des handicaps à partir d'un panel de films variés.
Les élèves participants sont dans des filières professionnelles : Terminale SAPAT (Services aux personnes et Animation du Territoire), CAPa SAPVER ( Services aux personnes et Vente en Espace Rural) et Troisième Prépa-métiers. Les élèves dans le cadre de leurs apprentissages abordent les spécificités des publics fragiles. La plupart participent à l’option Langue des Signes Française.
L'ensemble sera valorisé lors d'une séance de projection au cinéma Le Normandy de Neufchâtel en Bray, animée et organisée par les élèves participants au projet. Les films seront sous-titrés pour les personnes sourdes et malentendantes et les échanges seront traduits en langue des signes française par la Scop Liesse.
Le titre du projet reprend une expression utilisée par les élèves qui fait référence aux jeux vidéo. PNJ est l’acronyme de Personnages Non Joueurs, c'est-à-dire des personnages qui ne sont pas contrôlés par le joueur et n’interagissent pas dans la narration. L’expression pour les jeunes est péjorative: elle désigne des personnes qui n’ont pas beaucoup d’utilité, sont socialement invisibles ou jugées étranges. Ainsi, à travers ce titre de projet, nous avons voulu mettre en valeur la voix et l’engagement de ces jeunes qui se destinent aux métiers du lien, de l’accompagnement des plus fragiles.
L’atelier "machinima"
L’intervenante, Isabelle Arvers est curatrice, productrice, conférencière, critique d’Art et game artiste.
Les machinimas sont des films conçus à partir de jeux vidéo. C’est un nouveau genre cinématographique et une technique qui consiste à enregistrer des séquences de jeu pour réaliser des films ou à utiliser un moteur de jeu vidéo pour créer ses personnages, ses décors et les animer et concevoir un film animé en 3D.
Les ateliers machinima que nous proposons invitent à une exploration ludique et critique du jeu vidéo, en le transformant d'un simple objet de divertissement en un puissant outil d'expression artistique. L'objectif est de permettre aux participant·es de s'approprier les codes et les esthétiques du jeu vidéo pour créer leurs propres récits et œuvres visuelles.
En s'appuyant sur le travail de terrain d'Isabelle Arvers, qui a collecté lors de son Tour du Monde Art et Jeu Vidéo dans les pays du Sud (17 pays, 300 interviews de 2019 à 2023), une riche diversité de jeux indépendants et de témoignages de game designers issus des pays du Sud, nous souhaitons offrir une perspective alternative et décentrée sur le jeu vidéo. Les participants seront immergés dans des univers graphiques et des mécaniques de jeu inédits, reflétant des cultures, des environnements et des représentations souvent absents des productions mainstream. Les élèves seront encouragés à explorer des esthétiques et des mécaniques de jeu inédites, et à les détourner pour exprimer leurs propres points de vue et leurs sensibilités.
Ce projet innovant propose aux élèves de deux classes de lycée agricole de s'emparer du machinima pour explorer les notions d'inclusion et de solidarité. L'objectif est de transformer le jeu vidéo en un outil d'expression artistique, permettant aux élèves de créer des courts-métrages originaux et engageants.
Ce projet s'inscrit dans une démarche d'éducation à l'image et d'ouverture culturelle, dans le cadre du dispositif Passeurs d'images. Il vise à développer l'empathie, l'esprit critique et la créativité des élèves, tout en leur offrant une expérience de création collective et valorisante.
Le premier atelier avec les lycéens
Les élèves ont joué à des jeux vidéo, se sont imprégnés de leurs univers, ont fait des recherches sur ces jeux, ont découvert des moteurs de jeux. Ils ont repéré des personnages, des décors. Ils ont appris le vocabulaire cinématographique, les échelles de plan, les mouvements de caméra.
Puis ils ont écrit les scénarios, fait des scripts, du doublage, travaillé le jeu d’acteur, organisé des réunions de production et réalisé des films sur les handicaps à partir de captations de jeux vidéos.
Leurs films abordent les personnes malvoyantes, les troubles du spectre autistique, l’épilepsie, Alzheimer, la paralysie cérébrale… Pour chaque film, des jeux vidéo ont été choisis pour leur pertinence par rapport au sujet choisi.
Ils ont pu faire tout cela grâce à un beau travail d’équipe, de la coopération, de l’écoute.
Cet atelier propose une véritable ouverture culturelle aux jeunes car l’intervenante leur fait découvrir des jeux vidéos du monde entier auxquels ils n’ont pas accès : Brésil, Afrique du sud, Ghana, Espagne, Mexique, Taïwan. Des jeux de collaboration, des jeux animistes… qui prônent d’autres valeurs que le capitalisme. Elle a par ailleurs sélectionné en amont des jeux sur le handicap, la solidarité en rapport avec les thématiques du projet. Les élèves ont d’ailleurs pu jouer au jeu Karmzah du studio Leti Arts au Ghana, en toute exclusivité, avant même que ce jeu ne sorte, car l’héroïne Karmzah, atteinte d’une paralysie cérébrale, par le biais d’un artefact, détient des super pouvoirs. Un jeu qui les a beaucoup inspirés, pour aborder le handicap comme d’autres capacités.
Dans le premier groupe de lycéens, 2 jeunes filles avaient déjà joué à des jeux indépendants.
Isabelle Arvers travaille depuis 25 ans sur les jeux vidéos, depuis que des jeunes gamers lui ont dit qu’ils rêvaient en jeux vidéo. Elle propose des ateliers pour prendre de la distance avec les jeux, pour comprendre comment ils sont créés (développement, musique, narration, illustration…), pour créer.
Les jeunes ont appris à faire du détourage, du Chroma Key (incrustation) en petit groupe. 7 films sont nés de cette première séance d’atelier.
De par leurs stages, les élèves sont sensiblisés au handicap et ont bien su aborder ces sujets dans leurs films. Mais ils ont peu la possibilité de s’exprimer de façon artistique. Cet atelier est l’occasion d’être créatifs.
Le deuxième atelier avec les collégiens
Après avoir découvert et joué à différents jeux vidéo, les jeunes ont travaillé sur le scénario d’un film collectif. Pas facile au début de prendre la parole, de donner des idées. L’enseignant propose de travailler selon une méthodologie déjà vue en classe. Tout d’abord, il faut définir une situation initiale pour poser le discours, les jeunes veulent que leur histoire se déroule au lycée. Ensuite, il faut trouver un élément perturbateur, ils décident qu’il s’agit d’un problème de réacteur à la centrale nucléaire de Penly toute proche. Il faut ensuite déterminer des péripéties, des actions qui vont occuper une grande partie du film. Il faut introduire un élément de résolution où les protagonistes solutionnent l’élément perturbateur. Et l’histoire se termine par une situation finale.
Les idées fusent de plus en plus, une intrigue se dessine, ainsi que la volonté de mettre les élèves et le lycée agricole au sein de l’histoire. Comme leur dit leur enseignant "C’est pas pour rien qu’on vous a appris tout ça!".
Cette étape délicate franchie, les jeunes vont travailler en petit groupe sur une ou plusieurs scènes à partir de différents jeux vidéo choisis en fonction du scénario, ils vont choisir les décors, les personnages…
Sur la thématique de la solidarité, les élèves ont imaginé une histoire proche d’eux, qui a permis de créer une belle cohésion de groupe. Chacun a en effet trouvé sa place et a pu déployer de nouvelles compétences : jeu d’acteur, montage vidéo et audio, écriture de scénario et de dialogues. Leur film, “Dieppe en panique” n’a en effet pu être réalisé que grâce à leur soutien mutuel et leur coopération.
L’atelier de programmation
L’intervenant Elian Pirio est attaché territorial pour la Ville de Rouen, il coordonne des projets culturels et jeunesse. Il est impliqué depuis de nombreuses années dans le festival Le Courtivore.
Dans le cadre de cet atelier de programmation de courts-métrages les élèves seront amenés à visionner, analyser et sélectionner une série de films qu’ils auront ensuite l’opportunité de présenter lors d’une projection publique.
Les courts-métrages permettent d'aborder un même sujet, ici le handicap, par l'intermédiaire de plusieurs films et d'autant de points de vue et sensibilités artistiques.
L’atelier se déroulera en plusieurs étapes :
Le visionnage des courts-métrages
Les élèves découvriront treize courts-métrages abordant différentes facettes du handicap. Chaque film sera suivi d’un échange afin d’analyser :
• Les émotions suscitées,
• Le message véhiculé,
• La mise en scène et les choix narratifs,
• L’impact du regard porté sur le handicap.
La sélection des films
Après avoir discuté des films et débattu en groupe, chaque élève pourra exprimer ses préférences et justifier ses choix. Un travail collectif sera mené pour établir une programmation cohérente et variée, en tenant compte de :
• La diversité des points de vue,
• L’équilibre entre émotion et réflexion,
• L’impact des films sur un public extérieur.
La préparation de la projection
Les élèves travailleront sur l’accompagnement des films sélectionnés en préparant :
• Une présentation de chaque court-métrage,
• Une réflexion sur l’ordre de diffusion,
• Une introduction et une conclusion pour la séance,
• D’éventuelles interventions pour animer les échanges avec le public.
La projection en salle de cinéma
Point culminant du projet, la projection permettra aux élèves de présenter leur travail en public. Ce sera l’occasion de valoriser leur investissement et de partager leur regard sur le handicap à travers le cinéma.
Le premier jour d’atelier de programmation
Les élèves de la classe de CAP Services Aux Personnes et Vente en Espace Rural vont découvrir tous les films sélectionnés pour eux le premier jour.
Pour briser la glace, Elian Pirio demande à chaque jeune de se présenter et de dire quelle série ou film l’a marqué récemment. Un film vu en classe “Une place pour Pierrot” sur l’autisme a touché plusieurs élèves et est justement en lien avec le suje du projet. Parmi les séries que les jeunes regardent, il y a “Insatiable”, “la Casa de papel”, “Dragon ball”, “The walking dead”... Il y a sinon des films d’horreur et de science fiction ou “Nos étoiles contraires”.
Pour expliquer ce qu’est un court métrage, Elian compare les longs métrages et les courts métrages avec les romans et les nouvelles. Ce sont des histoires courtes dans différents genres du cinéma, parfois aussi des films d’animation, des documentaires, des films expérimentaux. Souvent les réalisateurs et réalisatrices commencent par réaliser des courts métrages notamment parce qu’ils sont moins chers à tourner.
Les jeunes vont regarder les films et réagir sur la réalisation, les images, les couleurs mais aussi s’interroger sur la façon dont est abordé le handicap et les sous thématiques qui se dégagent.
Les jeunes vont choisir les films, leur ordre qui aura une influence sur la perception du public et co-animer la séance.
Les jeunes ont un carnet de programmation conçu par Elian Pirio pour prendre des notes sur les films.
Par une série de questions, l’intervenant entre dans le sujet du handicap.
“Est-ce que le handicap, c’est seulement être en fauteuil roulant?”, une jeune évoque les handicaps invisibles.
“En France, 17% de la population est concernée par le handicap, est-ce vrai?”. Oui.
Une jeune dit “Ce n’est pas qu’aux personnes en situation de handicap de s’adapter, c’est à nous aussi.
“Est-ce qu’on peut être en situation de handicap temporairement?” Oui.
“Les aménagements pour personnes handicapées sont un bénéfice pour tout le monde?” Oui, une rampe d’accès, un ascenseur… par exemple.
Le fait que les films de la sélection soient tous sous-titrés pour les personnes sourdes et malentendantes et les échanges traduits en LSF est aussi rappelé.
Les jeunes commencent le visionnage des films.
Pendant le film “Auxiliaire”, il y a beaucoup de rires, il faut dire que les dialogues sont réjouissants! Une jeune dit qu’être auxiliaire et aider une personne c’est dur, ce n’est pas facile d’avoir une vie privée et ce travail. Le réalisateur de ce film a été lui-même auxiliaire de vie ce qui l’a aidé pour aborder avec justesse ce sujet de la relation entre une personne en situation de handicap et son aidant. Ils s'interrogent aussi sur la posture professionnelle de l’aidant en lien avec leur CAP.
Pour “Mon petit frère de la lune”, plusieurs jeunes disent que ce film est très touchant car c’est une petite fille qui parle de son frère autiste et qui le regarde avec un regard naïf et tendre. Le cinéma d’animation permet de mieux comprendre l’autisme (deux films abordent ce sujet), en expliquant de façon imagée les représentations mentales des enfants autistes (un enfant est notamment représenté dans une bulle).
Une jeune s’exprime sur le film “Aglaé”, elle pense que Benoît n’assume pas son attirance pour Aglaé qui a un handicap moteur. A la fin du film, elle aurait pu se venger de l’humiliation qu’il lui a fait subir mais choisit plutôt d’être son alliée. La fin est ouverte, le spectateur peut imaginer ce qu’il veut.
Le film “The present” pose la question du regard sur le handicap comme “Aglaé”. Il n’a pas de dialogues mais le propos du film est clair. La communication non verbale est présente dans d’autres films aussi.
Des jeunes ont aimé tous les films du matin. Certains expriment déjà des préférences. L’univers visuel peut aussi influencer leurs choix. “Auxiliaire” et “Aglaé” plus particulièrement ont appris des choses sur le handicap aux élèves.
Quand ils sont consultés sur le déroulement de la matinée, une jeune dit : “Si on pouvait faire ça tous les jours!!!”. Quel enthousiasme.
L’après-midi, le film “Tony Zoreil” par un procédé original (les acteurs ont des oreilles démesurées), parle d’un handicap invisible : l’hyperacousie. Il y a des points communs entre ce film et “L’amour bègue” qui sont des comédies sentimentales où le personnage principal recherche l’amour mais est empêché par diverses difficultés. “Tony Zoreil” a des difficultés à trouver du travail aussi. Les échanges collectifs suite au visionnage des films permettent parfois d’expliciter une scène qui n’a pas été comprise par tous. Les élèves apportent leurs explications à leurs pairs.
Le film “Kaolin” a touché une des jeunes qui a dit avoir versé une larme au moment où le personnage principal pleure. On ne sait pas exactement quel accident elle a vécu et a entraîné son handicap, plusieurs hypothèses sont émises. Ce film montre bien que l’on peut avoir un handicap et faire du sport.
Le film “Paralympics we’re the super humans” est un clip réalisé pour les jeux paralympiques de Rio. On y voit des personnes en situation de handicap qui accomplissent des exploits.
Le “Orgesticulanismus” déroute un peu les élèves, c’est normal c’est un film assez expérimental, mais des interprétations sont proposées. Une jeune pense que quand on a un handicap moteur, on peut avoir plus de mal à exprimer ses émotions. Le handicap du père du réalisateur a inspiré ce film. De toute évidence, la musique influence la perception que l’on a du film. Le film est en 3 parties : témoignages, mouvements, diversité des corps.
En fin de journée, les jeunes doivent dire en un mot ce qu’ils ont pensé de la journée, voici leurs réponses : cool, surprenante, incroyable, long, intéressante, curieuse, aimé, tranquille, agréable, sympa, courte, spectaculaire, instructive, interactive, divertissante. Là aussi, le bilan est plutôt positif.
Avant de clore cette journée, les jeunes doivent réfléchir en petit groupe sur les thématiques communes entre les films : troubles du spectre autistique, famille, travail, cuisine, handicap moteur, handicap sensoriel, handicap invisible, relation amicale, solidarité, jugement, peur de l’autre… Cela ouvre plein de perspectives pour la séance de jeudi!
Le deuxième jour
C’est le moment de se positionner et de commencer à réfléchir à la sélection.
Individuellement, tous les jeunes vont commencer par réfléchir à leur film “coup de cœur, celui qui les a le plus touchés, celui qu’ils aimeraient voir diffusé en salle lors de la projection. A tour de rôle, chacun annonce donc son film et propose ses arguments pour le défendre. Certains films sont cités plusieurs fois (“L’Amour Bègue”, “The Present”…) mais c’est “Kaolin” qui revient le plus (5 fois). Les jeunes soulignent que ce film renvoie un message fort et positif, la jeune héroïne du film est combative et donne tout pour aller au bout de ses rêves. Le film parle aussi de solidarité (tout le village se mobilise pour elle) et de la famille. L’idée qu’on peut réaliser ses rêves malgré son handicap est aussi relevée plusieurs fois dans les argumentaires d’autres films, on sent que ce thème est important pour le groupe, tout comme celui de la famille.
Certains jeunes témoignent de leur vécu personnel : une jeune a un frère en situation de handicap moteur et le film “Auxiliaire” lui rappelle son quotidien. Un autre explique que le film “L’amour bègue” l’a touché personnellement car lui-même bégayait lorsqu’il était au collège.
Les jeunes interpellent leur enseignante car ils veulent savoir aussi quel film est son coup de cœur, elle concède avoir un faible pour “Auxiliaire” mais ce n’est pas le favori des jeunes, peut être une affaire de génération ?
“Kaolin” semble faire consensus dans le groupe, les jeunes lui trouve aussi des qualités esthétiques (paysages, lumières, bande son…). C’est donc le premier film que nous décidons de sélectionner. Quels sont les autres films qui pourraient compléter notre programme ? Celui-ci ne doit pas dépasser les 40 minutes au total et “Kaolin” en fait déjà 22. Est-ce qu’on choisit une deuxième fiction de 15/20 min pour l’accompagner ou est ce qu’on compose un programme 2 ou 3 autres films plus courts ? Le groupe penche largement pour la deuxième option, d’autant que “The Present” (4 min) a été très plébiscité lui aussi. Rapidement sont aussi proposés le clip “Paralympics” (qui présente une grande diversité de handicaps et qui rejoint aussi cette idée qu’on peut tous accomplir ses rêves et des exploits sportifs) et “Les Chaussures de Louis” (qui parle aussi de réussite, sous l’angle de l’entrée en classe d’un jeune élève atteint de troubles autistiques).
Il faut ensuite réfléchir à l’ordre de passage des films qui peut avoir une influence sur la perception qu’auront les spectateurs sur l’ensemble du programme. Une jeune se lance et fait une première proposition : “Paralympics” en premier car il est très dynamique et peut lancer la séance avec entrain, puis “Kaolin” (qui demande une plus longue attention), “Les Chaussures de Louis” et “The Present”. Mais un problème est relevé : la projection est variée (1 fiction, 1 clip et 2 animations) mais n’est ce pas dommage de terminer par deux films d’animation d’affilée ? Le groupe revoit sa copie et après échanges collectifs se met d’accord sur l’ordre suivant : 1. “The Present” 2. “Kaolin” 3. “Les Chaussures de Louis” et 4. “Paralympics”. Finalement on terminera sur “Paralympics”, cela permettra de finir sur une note festive et enjouée avec de la musique.
Notre programme est prêt mais il faut encore réfléchir à l’organisation de la projection de demain. Qui présentera la soirée au public ? Plusieurs jeunes se portent volontaires. Ils vont travailler leur intervention ensemble pendant que l’autre partie du groupe va concevoir un programme papier qui pourra être distribué à l’entrée de la salle aux spectateurs. Rapidement un petit support se crée en équipe sur ordinateur. Pour finir la matinée, les portes paroles font une répétition devant le groupe qui commence par les applaudir pour les encourager. Ils ont l’air à l’aise, le résultat est très prometteur, il faut juste arriver à bien mémoriser les noms pas toujours évident à prononcer des réalisateurs et à parler du film sans en dire trop (pour ne pas spoiler certaines histoires).
Demain chacun aura un rôle à tenir : distribution des programmes, accueillir le public en salle et peut être aider certaines personnes à se placer (celles qui sont invitées comme le proviseur du lycée ou les élus de la commune ou bien aider une personne en situation de handicap), présentation au micro, service du cocktail à la fin. Le groupe se sent prêt et semble déjà impatient de vivre cette expérience.
La valorisation
98 personnes étaient présentes à la belle projection organisée au cinéma Normandy de Neufchâtel-en-Bray essentiellement des jeunes du Lycée agricole mais aussi des familles et l’équipe pédagogique.
Les films sélectionnés ou réalisés par les jeunes ont été appréciés du public et les prises des paroles des jeunes ont été parfaites.
Un grand merci à M. Lefrançois et l’équipe municipale pour la mise à disposition gracieuse du cinéma et à tous les acteurs du projet.
Projet mené dans le cadre d’un Jumelage artistique porté par la DRAC, grâce au Pass culture et à la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt.
- Mots-clés: Ateliers