Court métrage réalisé par les enfants et les adolescents de l'accueil de loisirs de la Canopée de l'association l'Ocal au Val d'Hazey
Samedi 2 avril 2002 à 10h, cinéma Grand Forum, Gaillon (27)
Projection suivie d'un débat avec M.Cocheteux, juriste au CIDDF de l'Eure
Entrée gratuite - réservation obligatoire jusqu'au mercredi 30 mars à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
DESCRIPTIF DU PROJET
De février à avril 2022, Val d’Hazey (27).
Les enfants de l’accueil de loisirs de Val d’Hazey participent à un projet d’éducation aux images sur les discriminations.
Les enfants découvrent des courts métrages sur les discriminations avec Mélanie Leblanc puis réalisent un film avec le réalisateur Michael Leclere.
Le projet L’autre c’est aussi moi ! est le fruit d’un partenariat entre Normandie Images, L'Office Communautaire d'Animations et Loisirs (L’OCAL) du Val d’Hazey et les gendarmes de la Maison de Protection des Familles d’Évreux.
LA PROJECTION
Lors du lancement du projet le mercredi 2 février, un programme de courts métrages très varié est proposé à 16 enfants de 9 à 11 ans par Mélanie Leblanc enseignante en cinéma, poétesse et ce jour-là médiatrice. Mélanie porte un masque transparent qui permet de mieux voir son visage et de ne pas être discriminant pour des personnes sourdes ou malentendantes qui pourraient s’aider du mouvement des lèvres pour la comprendre, c’est un masque "inclusif".
Le p’tit bal, un clip du chorégraphe Philippe Découflé.
Synopsis : Sur la chanson "C'était bien" interprétée par Bourvil, un couple se communique toute l'émotion de son amour dans un langage dérivé de la langue des signes.
Mélanie propose aux enfants d’applaudir en langue des signes s’ils ont aimé le film, toutes les mains s’agitent sans bruit ! Le p’tit bal inspire aux enfants les mots : "handicap, bal perdu, tristesse" ; et aux adultes : "universel, beau, touchant". Mélanie explique que ce film est une façon d’aborder le handicap et de transmettre une musique autrement.
La petite casserole d’Anatole, un film d’animation sur le handicap et la différence de Eric Montchaud d’après le livre jeunesse d’Isabelle Carrier.
Synopsis : Anatole traîne toujours derrière lui sa petite casserole. Elle lui est tombée dessus un jour… On ne sait pas très bien pourquoi. Depuis, elle se coince partout et l’empêche d’avancer. Un jour il en a assez. Il décide de se cacher. Pour ne plus voir et ne plus être vu. Mais malheureusement, les choses ne sont pas si simples…
Mélanie explique aux enfants que la "petite casserole" d’Anatole peut représenter beaucoup de difficultés, les enfants pensent à la surdité évoquée avec le film précédent, aux personnes non voyantes, à la maladie d’Alzheimer… Un enfant dit que sa petite sœur souffre du syndrome de Williams-Beuren qui provoque un retard de développement et qu’elle apprend moins vite que les autres enfants. Une autre dit que sa “mission” plus tard sera d’aider les personnes handicapées. La dyslexie ou la dysorthographie sont aussi évoquées, un enfant dit qu’il a déjà vu une orthophoniste car il a des difficultés d’orthographe. Mélanie leur propose de réfléchir à la façon dont on peut aider quelqu’un qui a une difficulté, les enfants ne manquent pas d’idées !
Beach flag, un film d’animation de Sarah Saidan sur le mariage forcé, la différence de taille, la pauvreté.
Synopsis : Vida est une nageuse sauveteuse iranienne de dix-huit ans. Favorite dans son équipe, elle est décidée à se battre pour décrocher la première place à une compétition internationale en Australie. Mais, avec l'arrivée de Sareh, aussi rapide et talentueuse qu'elle, elle va être confrontée à une situation inattendue.
Avant le film, Mélanie présente le contexte de l’Iran qui a connu une guerre, une révolution… Le point commun avec le film précédent est la solidarité. Comme dans le film précédent, le film d’animation permet d’utiliser des métaphores, de faire des choses qui ne pourraient pas être filmées ou difficilement. Le film d’animation permet par exemple de raconter un rêve où quelqu’un se transforme, vole… Les enfants sont interrogés sur les couleurs qui dominent dans ce film : le jaune du sable et le bleu de la mer, elles participent à l’esthétique du film. La question du sport est évoquée car les personnages ne peuvent pas se mettre en maillot de bain à la piscine alors qu’elles sont sauveteuses en mer. Le choix des activités sportives des garçons et des filles est souvent très genré : judo, foot, rugby pour les garçons, danse, gymnastique, équitation pour les filles comme tout le monde le constate en disant les activités qu’il ou elle pratique, mais les barrières sont moins en moins grandes et des jeunes filles font aussi Taekwondo…
Fuck les gars, une fiction canadienne sur le sexisme d’Anthony Coveney.
Synopsis : Tous les élèves de sixième retirent leur manteau de leur casier. Un papier circule discrètement entre les enfants, jusqu’à Anaïs. Elle l’ouvre et découvre qu’il s’agit d’un message de Laurier. Couteau dans le cœur, rage dans les yeux, elle se précipite sur lui et le gifle au visage. Le premier chagrin, ça frappe !
Le film fait beaucoup rire petits et grands ! Il aborde des sujets importants et les enfants comprennent que chaque fois que l’héroïne est convoquée dans le bureau du directeur c’est parce qu’elle a réagi à une discrimination. On lui dit qu’il faut qu’elle mette une brassière pour que les garçons ne soient pas perturbés par ses seins, que si elle s’énerve c’est qu’elle a ses règles… Le film est organisé comme des chapitres qui se terminent toujours par un plan fixe ou Anaïs est assise à l’entrée du bureau du directeur, la répétition rend ces scènes drôles! Mélanie explique aussi qu’elle est en droit d’être en colère et qu’il faut savoir l’exprimer, qu’il est important de nommer ses grosses émotions et d’en parler.
Une enfant du groupe dit qu’une fille de son école insulte sa mère et que c’est difficile, tout le groupe lui donne des conseils pour essayer de régler ce problème : en parler à un adulte, ignorer l’autre enfant…
Cul de bouteille, un film d’animation de Jean-Claude Rozec sur la discrimination liée au port de lunettes.
Synopsis : La nouvelle terrible est tombée : profondément myope, Arnaud doit porter des lunettes, et pas n’importe quelles lunettes, une monture grossière qui lui décolle les oreilles et lui pince le nez. Des verres si épais que ses yeux ne semblent plus que deux petits points noirs... Ces affreuses binocles, Arnaud ne les aime pas et il préfère de loin le monde flou et protéiforme de sa myopie, un monde peuplé de monstres, licornes et autres chimères qui apparaissent au gré de sa fertile imagination.
Des notions de cinéma sont abordées par Mélanie : la plongée, la contre-plongée, cette dernière est utilisée pour montrer qu’Arnaud se sent tout petit face à un dragon. La façon de “placer la caméra”, même dans un film d’animation sans caméra, peut traduire les émotions d’un personnage…
Espace, un film documentaire d’Eléonor Gilbert sur les inégalités filles garçons à l’école et notamment sur le partage inégal de l’espace de la cour de récréation.
Synopsis : Dessin à l’appui, une petite fille explique comment l’espace et les jeux se répartissent lors de la récréation, en particulier entre les garçons et les filles ; et en quoi cela lui pose un problème au quotidien. On découvre les subtilités d’une géopolitique de l’espace public à l’échelle d’une cour.
Certains enfants ont trouvé le film un peu long et répétitif, tout est filmé en plan fixe. Mais il permet aux enfants du groupe de s’exprimer sur les règles d’utilisation de la cours d’école qui ne sont pas toujours respectées, sur le fait que certains garçons ne veulent pas que les filles jouent au foot.
Kali le petit vampire, un film d’animation sur l’exclusion de Régina Pessoa.
Synopsis : Un garçon pas comme les autres rêve de trouver sa place dans le monde. Kali va devoir affronter ses propres démons, traverser ses peurs pour enfin trouver le chemin de la lumière. Telle la lune passe par des phases, il disparaîtra... ou peut-être juste passera à une autre phase du cycle.
Les enfants ont beaucoup de questions sur ce film plus sombre mais tout aussi intéressant que les autres.
Jimmy, gendarme à la Maison de Protection des Familles dit aux enfants : "Parfois on se moque des personnes différentes mais nous aussi on est différent des autres". Les échanges avec les enfants ont été très riches et bienveillants, Mélanie conclut la séance en leur disant : "C’est super parce que vous avez un cœur ouvert aux autres, aux émotions des autres, aux différences…, gardez le bien ouvert ! ".
Les enfants s’expriment chacun en un mot sur l’après-midi qu’ils viennent de partager : "génial, super, intéressant, beau, bien, magnifique, parfait…" !!!
Maelie, 14 ans, en stage de troisième à Normandie images a participé aussi à cette projection, voici ses impressions :
"J’ai beaucoup aimé la façon de travailler de Mélanie car on voit bien qu’elle est à l'aise et qu'elle aime interagir avec les plus jeunes, j’ai trouvé ça vraiment bien qu’elle essaye de faire participer tout le monde même les plus timides car ça permet à tous d'être au cœur de l’action. J’ai été impressionné par les enfants car je ne pensais pas qu’ils seraient aussi intéressés par le sujet. C’était vraiment génial l’interaction entre les adultes et les enfants, et de voir à quel point tout le monde était très impliqué. Les réponses et commentaires des enfants étaient vraiment réfléchis et intelligents pour leur âge et j’ai trouvé ça impressionnant. Certaines de leurs histoires et réponses étaient même parfois touchantes. J’ai appris beaucoup de choses en écoutant parler tout le monde car j’ai remarqué que le sujet des discriminations touche énormément de personnes. Dès leur plus jeune âge, les enfants à l'école primaire sont touchés par ça en commençant par ce qu’il se passe dans la cour de récréation".
"Je pense que le projet de la semaine prochaine sera incroyable car les enfants sont attentifs et investis !".
L'ATELIER DE RÉALISATION
Pendant 5 après-midis, les enfants du centre loisirs participent à un atelier de réalisation avec le réalisateur Michael Leclere. Chacun s’exprime sur les discriminations : le racisme, le sexisme…, le groupe essaie d’élaborer une définition collective de chaque notion. L’objectif de cet atelier est aussi de déconstruire des clichés. Différentes saynètes sont imaginées à partir des idées des enfants.
Le résultat?! Un court-métrage de 9 minutes drôle et percutant!
Une projection en salle de cinéma est prévue début avril en présence des enfants et de leurs familles.
Projet soutenu par la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES), le Département de l'Eure et Normandie Images.