En réalité, il s’agit d’une mauvaise traduction du terme allemand : Fantasiestücke derrière lequel il faudrait davantage voir le mot « fantaisie ».

Issu du latin « fantasticus » signifiant l'irréel, l'imaginaire, il possède deux sens au XVIIe siècle : un sens neutre mettant en avant l'imaginaire, et un sens plus péjoratif où il représente ce qui est bizarre et hors de la réalité.

Les romantiques s'en saisissent ensuite pour lui insuffler un nouveau sens. Il ne renvoie à aucune catégorie littéraire ou artistique mais s’applique à n'importe quelle acception en lien avec l'imaginaire. On parlera donc de « fantastique » sans jamais le définir réellement.

Les traces linguistiques de cette brève rencontre subsistent : c'est ainsi que le terme « fantastique » n'existe qu'en France (on parlera de “fantasy” dans le monde anglo-saxon).

Au vu du corpus des œuvres qu'il embrasse, qui n'ont souvent rien à voir les unes avec les autres, le fantastique ne possède pas véritablement de règles au sens strict.

Il prend son matériau partout (contes, légendes, actualités, rêves, sciences).

Et il est vrai qu'il est difficile de voir un lien formel ou thématique entre par exemple Lost Highway de David Lynch, thriller psychologique empreint de surnaturel, le Dracula de Francis Ford Coppola et Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson.