FOCUS SUR ROD STERLING CRÉATEUR DE LA SÉRIE LA QUATRIÈME DIMENSION
Rod Serling, créateur de la série, a longtemps été malmené par la censure qui lui refusa souvent des projets de fictions traitant de la société américaine.
Il se servit donc de la science-fiction et du fantastique pour parler de ces sujets tout en contournant la censure. L’Amérique était alors en prise avec les dérives du maccarthisme, la ségrégation raciale, la guerre froide...
Mais c’est aussi la fin du deuxième mandat d’Eisenhower qui donna à l’Amérique un autre visage avec sa conquête de l’espace, ses nouvelles autoroutes, l’extension de l’assurance-maladie, la retraite à 62 ans ou encore l’accroissement des droits syndicaux... Une Amérique qui se confront à une autre, terriblement conservatrice et rebelle vis-à-vis de l’autorité centrale.
Chaque épisode devient ainsi une métaphore et/ou une allégorie poétique et surréaliste d’un mal social qui propose au spectateur de réfléchir sur sa propre condition et sur l’évolution de la société.
La chute finale de l’épisode impacte souvent brutalement cette réflexion. Une chute rarement heureuse qui voit le "héros" dépassé par ce que le narrateur définira comme "la Quatrième Dimension".
La peur de l’attaque atomique est développée dès les premiers épisodes. Ainsi, dans le pilote, « Solitude », un aviateur se réveille dans une ville désertée et imagine que la Bombe en est responsable.
De même, dans « Les Monstres de Maple Street » (« The Monsters Are Due To Maple Street », 1x22), un habitant est injustement accusé d'être un espion ou un extra-terrestre suite à une panne de courant générale à laquelle seule sa voiture a échappée.
Tel un pogrom, ses voisins se retourneront les uns contre les autres allant jusqu'au meurtre, posant la question essentielle : qui sont finalement les monstres du titre ? Les scénaristes, à travers la fiction sérielle, critiquent ouvertement le sentiment de peur et ses conséquences sur les valeurs américaines menacées par le contexte politique ambiant.