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Atelier de réalisation autour de la série argentine "Un mètre vingt"

Avec les jeunes de la mission locale d’Elbeuf
Août à décembre 2024

Un mètre vingt © Natalia Roca

Une proposition de l’Archipel des lucioles
Les séries occupent une place de plus en plus importante dans les pratiques culturelles des jeunes : en raison de leurs modes de consommation, bien sûr ; mais aussi pour les thématiques qu’elles abordent et pour les nouvelles formes de narration et d’écriture qu’elles explorent.
Pour ces raisons, au cours de ces dernières années l’association L’Archipel des lucioles, qui coordonne le dispositif Passeurs d’images, a construit plusieurs propositions expérimentales ayant au cœur les séries : Séries en images, Jour d’après, Nouvelle Saison. En 2024, dans le cadre de la proposition Hors séries, il est proposé à des publics de participer à des actions d’éducation aux images autour de la mini-série “Un mètre vingt” ou de la série de patrimoine “Belphégor”.

Le projet
C’est ainsi que l’équipe de la mission locale d’Elbeuf va mobiliser 10 à 12 jeunes de 16 à 25 ans sur ce projet dont une partie a déjà participé à un projet théâtre et sera très investie. 
Une conseillère en insertion professionnelle sensibilisée au handicap sera la référente du projet et suivra tous les temps d’atelier. Elle mobilisera les jeunes en amont et les accompagnera dans le projet. 
Florence Guillaume, médiatrice culturelle, accompagnera les jeunes dans la réalisation de leur série qui sera librement inspirée de la série “Un mètre vingt”.
Le lancement du projet aura lieu le vendredi 30 août avec la projection de la série et une médiation. 
Suivront des temps d’écriture et de tournage. Ce sont les jeunes qui écriront la série et se l’approprieront. Le projet se déroulera à la mission locale mais aussi à l’extérieur pour les tournages.
La valorisation aura lieu au cinéma le jeudi 19 décembre à 18h au cinéma Le Mercure d’Elbeuf.

Synopsis de la série “Un mètre vingt” de María Belén Poncio et Rosario Perazolo Masjoan
“Juana, 17 ans, veut vivre sa première fois. Et ce n’est pas son fauteuil roulant qui va l’en empêcher. Dans son nouveau lycée en Argentine, elle s’engage dans la lutte pour l’éducation sexuelle et devient une porte-parole. La série explore la diversité des corps, une sexualité consentie, la fierté de trouver sa place.”
La série est visible en replay sur Arte et l’histoire se raconte aussi en VR sur YouTube.
https://www.arte.tv/fr/videos/092955-001-A/un-metre-vingt-1-6/

Objectifs :
- Découvrir une série riche en thématiques et en questionnements
- Apporter aux jeunes des clés pour analyser une oeuvre
- Leur permettre de prendre la parole, de s’exprimer en toute bienveillance sur des sujets qui les touchent 
- Sensibiliser les jeunes au handicap 
- Stimuler leur créativité
- Les accompagner dans la réalisation d’une série qui leur ressemble
- Permettre aux jeunes de développer de nouvelles compétences
- Prendre part à la réalisation d’une oeuvre collective
- Favoriser la confiance en soi des participants

Note d’intention artistique de Florence Guillaume : 
La série “Un mètre vingt”, de par son format et les personnages qu’elle met en scène est une véritable bouffée de fraicheur : un ton libre, une présentation joyeuse d’une héroïne en situation de handicap, un traitement léger pour des thématiques aussi sérieuses que l’éducation à la sexualité ou l’avortement, des personnages représentatifs de toute la diversité de la jeunesse actuelle. Nous nous inspirerons de cette ambiance colorée et au ton libre et direct pour créer une oeuvre collective la plus proche possible des jeunes participants.
Un premier temps consacré à l’écriture permettra de définir avec les jeunes les axes de la série qui seront repris dans leur propre fiction : droit à la différence, amour et sexualité, la représentation de la jeunesse d’aujourd’hui.  Nous conserverons le nombre d’épisodes de la série originale : ces 6 fragments constitueront ensemble une œuvre qui pourra être visionnée en une seule fois, ou de manière séparée. Cette écriture sérielle permettra de changer de ton d’un épisode à l’autre, en se consacrant particulièrement à une sous-thématique ou une émotion particulière, à l’instar de la série originelle. 
Lors du passage à la réalisation, les jeunes prendront en main l’utilisation du matériel : en fonction du handicap éventuel de certains participants, nous réfléchirons à comment le prendre en compte et le mettre en scène, comme la série “Un mètre vingt” le fait, en plaçant la caméra à hauteur de fauteuil roulant. Le ton de la série sera léger, avec une image colorée, à l’instar de la diversité des jeunes personnages représentés. C’est une véritable oeuvre “pop” qui sera imaginée, en contraste avec les éventuels sujets sérieux qui pourront être abordés.
La série “Un mètre vingt présente par ailleurs une autre version de l’histoire, réalisée en caméra 360° pour une vision VR. Nous réaliserons, en plus des épisodes principaux, une très courte scène en utilisant ce procédé de manière expérimentale.

LANCEMENT DU PROJET
11 jeunes de 18 à 25 ans sont réunis à la mission locale pour visionner la série “Un mètre vingt” qui fait une heure, en discuter avec la médiatrice Florence Guillaume et poser les bases de la série qu’ils et elles vont réaliser.

Tout d’abord, pourquoi ce titre? Un mètre vingt, c’est la taille de Juana assise dans son fauteuil et la série est filmée à sa hauteur. On voit à plusieurs reprises dans la série que des objets ne sont pas à la bonne hauteur pour elle.

Florence Guillaume leur demande de dire les sujets abordés par la série ;

  • les cours d’éducation sexuelle
  • la découverte et l’acceptation de soi : au début de la série, Juana recadre une photo pour qu’on ne voit pas son fauteuil et son handicap, à la fin elle ne retouche pas la photo, son personnage évolue dans la série
  • droit à l’avortement
  • l’accès aux relations sexuelles, qui est un sujet encore tabou pour les personnes en situation de handicap
  • l’égalité homme/femme
  • la question LGBT, le personnage gay et la personne lesbienne sont à l’aise, ce n’est pas le sujet de la série.

La médiatrice leur demande à quoi ressemble la série : 
La série est très colorée : au niveau des cheveux (Juana a les cheveux bleus), des vêtements, des décors du lycée, de la boîte de nuit, du skate park. Il y a des tenues ou des maquillages à paillettes. Ça crée une ambiance joyeuse et poétique.
Au niveau des lumières, les scènes de jour sont assez éclairées avec des couleurs chaudes et les scènes de nuit sont très éclairées par des éclairages artificiels.
Dans la série, il y a beaucoup de plans fixes sur des personnages mais on suit aussi Juana avec une caméra fixée sur son fauteuil.
Une des réalisatrices de la série est en fauteuil roulant, ce qui explique que le handicap est si bien abordé, elle montre réellement les difficultés du personnage principal, montre ce que généralement on ne voit pas, les moments d’intimité et de dépendance.

Florence Guillaume demande aux jeunes quelles thématiques de la série, décor, message, ils et elles auraient envie d’explorer.
Il va falloir essayer de trouver un message rapidement, ça peut être une revendication d’un autre droit, un sujet lié à une problématique locale (Elbeuf).

  • Une des jeunes évoque la santé mentale comme la dépression ou l’anxiété.
  • Les réseaux sociaux et la communication sont très présents dans la série, les jeunes personnages utilisent beaucoup Whatsapp. On peut évoquer le fait d’être très connecté, la mise en scène de soi, comment c’est vécu par les jeunes. Dans la série, les téléphones servent aux confidences.
  • La recherche de la sexualité, si on aime les hommes ou les femmes

Y-a-t’il des différences entre l’Argentine et Elbeuf? Où se retrouvent les jeunes à Elbeuf ? Il y a la Cerisaie, un endroit où il y a un skate park, un city stade…), il a été refait récemment. Sur les murs du lycée de la série, il y a des tags, des affiches collées. A Elbeuf, il y a aussi des tags et du street art. Mais il y a beaucoup de différences entre les deux décors. 

Entre deux œuvres, il y a des différences d’esthétiques, les plans sont plus ou moins intéressants visuellement. Dans “Un mètre vingt”, les costumes, les maquillages, les décors, colorés comme ça a été dit, apportent une touche singulière. Il y a aussi du graphisme ajouté en postproduction pour souligner l’état émotionnel des personnages. C’est une idée qui peut être reprise.

Florence Guillaume demande aux jeunes ce qui leur tient à cœur : 

  • addictions : drogue
  • abandon des études, décrochage scolaire à cause de la pression sociale, de l’éducation…
  • réseaux sociaux, haine contre les personnes LGBTQI+, cyberharcèlement
  • harcèlement scolaire, de rue, au travail…

Elle revient aussi sur le handicap. Un des jeunes dit qu’il a de gros problèmes de concentration et qu’il comprend mal les consignes. Une des jeunes, qui a déjà participé à un projet Passeurs d’images il y a deux ans, dit qu’elle a un handicap moteur et respiratoire même si ça ne se voit pas beaucoup. Pour la série, il va falloir créer des rôles qu’on est capable de jouer. L’actrice qui joue le rôle de Juana n’avait jamais joué avant. Dans la vraie vie, elle dit être plus réservée que son personnage.

Est-ce des jeunes ont des talents qui peuvent être utilisés pour la série? Oui, danse, chant, maquillage…

Les jeunes ont des idées de personnages : 

  • un jeune homme gentil, timide, homo et fier de l’être, l’a dit à sa grande soeur (son alliée) car ses parents sont décédés, il se fait harceler sur les réseaux sociaux. Rihcer veut bien être ce personnage qui s’habille de façon flashy.
  • une jeune fille réservée qui s’ouvre grâce à son meilleur ami.

Une idée pourrait être de mettre l’accent sur un personnage par épisode.

On pourrait rendre la série accessible aux personnes sourdes et malentendantes en la sous-titrant.

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ProjetserieUnmetrevingt4
ProjetserieUnmetrevingt3