L'EXERCICE DE LA CRITIQUE
L’exercice critique permet de mettre en cohérence tout ce qui a été évoqué plus haut.
La plupart des jeunes ne maîtrisent pas complètement les raisons de leurs choix ou de leurs préférences. Il faut les y aider.
Faire l’exercice de la critique d’un film suppose que l’on dépasse momentanément le niveau de l’intrigue pour parvenir à prendre en compte à la fois le projet créatif ou le propos supposé du cinéaste (que veut-il nous dire ? quelles sont ses intentions ? comment le film nous le montre t'il ?).
Il faut également tenir compte du monde et de la société où il s’inscrit (que Rêve d’or nous dit ou nous montre t’il de la réalité ? ), mais également par l’ensemble des références culturelles, artistiques, cinématographiques, politiques que peut évoquer le film (L’homme qui tua Liberty Valance est un western mais aussi, et ce n’est pas négligeable, un film de John Ford. C’est en plus un discours sur la démocratie, la presse et une interrogation sur une société : celle des Etats Unis des années 50 ).
La critique en classe n’est donc pas autre chose qu’un exercice de “rationalisation” constituant à exprimer, expliquer et argumenter des goûts et des dégoûts, des ressentis…
Il permet aussi d'exprimer et d’argumenter des points de vue.
Il peut être aussi un travail de création sous différentes formes : écrit, radiophonique, filmé…
La plupart des jeunes ne maîtrisent pas complètement les raisons de leurs choix ou de leurs préférences. Il faut les y aider.
Faire l’exercice de la critique d’un film suppose que l’on dépasse momentanément le niveau de l’intrigue pour parvenir à prendre en compte à la fois le projet créatif ou le propos supposé du cinéaste (que veut-il nous dire ? quelles sont ses intentions ? comment le film nous le montre t'il ?).
Il faut également tenir compte du monde et de la société où il s’inscrit (que Rêve d’or nous dit ou nous montre t’il de la réalité ? ), mais également par l’ensemble des références culturelles, artistiques, cinématographiques, politiques que peut évoquer le film (L’homme qui tua Liberty Valance est un western mais aussi, et ce n’est pas négligeable, un film de John Ford. C’est en plus un discours sur la démocratie, la presse et une interrogation sur une société : celle des Etats Unis des années 50 ).
La critique en classe n’est donc pas autre chose qu’un exercice de “rationalisation” constituant à exprimer, expliquer et argumenter des goûts et des dégoûts, des ressentis…
Il permet aussi d'exprimer et d’argumenter des points de vue.
Il peut être aussi un travail de création sous différentes formes : écrit, radiophonique, filmé…
Voici un l’exemple d’un de ces ateliers réalisé au Lycée Corneille de Barentin au tour de La Tortue Rouge
Aucune "lecture critique" en particulier ne peut se prévaloir d’être plus juste qu’une autre tant les points de vue des spectateurs dépendent d’éléments singuliers et notamment de leur histoire individuelle, culturelle, sociale…
L’interprétation est une (re)construction qui est nécessairement subjective, hypothétique et incomplète.
Il faut donc abandonner l’idée rassurante que la critique d’un film supposerait des qualités ou des défauts, bref des critères objectifs.
Le langage protéiforme du cinéma permet d'explorer différentes voies dans l'appréhension d’un film et ainsi, de procéder avec les élèves à des interprétations très différentes les unes des autres.
La simple confrontation des opinions, que l’on essaiera de synthétiser, fera apparaître quelques éléments (personnages, histoire, mise en scène, "message" du film…) autour desquels se concentrent les différences d’appréciation.
On déterminera ainsi les multiples manières dont le film a été perçu et les éléments qui focalisent l’attention.
Même chez un seul spectateur, ces éléments ne constituent pas un ensemble homogène : le jugement que je peux porter sur un film, mais aussi l’interprétation que je peux en donner peuvent être de nature esthétique mais également politique, morale, humaine, affective, philosophique… On peut trouver que, techniquement, les travellings de Kubrick dans Shining (Lycéens et Apprentis au Cinéma) sont exceptionnels, mais ce n’est pas ce qui nous fera aimer le film.
Mais chacune de ses approches peut également déboucher sur de multiples points de vue : ainsi une approche esthétique du cinéma pourra porter des appréciations parfois sur le jeu des acteurs, sur la mise en scène, sur les images, sur la narration, sur le réalisme ou au contraire sur l’imagination fantaisiste de l’auteur.
Lorsque nous avons présenté Petit Paysan aux enseignants, certains y ont vu une dénonciation d’un système agricole productiviste, d'autres une réalité du quotidien du monde paysan, d’autres ont remarqué la dimension onirique du film.
L’interprétation est une (re)construction qui est nécessairement subjective, hypothétique et incomplète.
Il faut donc abandonner l’idée rassurante que la critique d’un film supposerait des qualités ou des défauts, bref des critères objectifs.
Le langage protéiforme du cinéma permet d'explorer différentes voies dans l'appréhension d’un film et ainsi, de procéder avec les élèves à des interprétations très différentes les unes des autres.
La simple confrontation des opinions, que l’on essaiera de synthétiser, fera apparaître quelques éléments (personnages, histoire, mise en scène, "message" du film…) autour desquels se concentrent les différences d’appréciation.
On déterminera ainsi les multiples manières dont le film a été perçu et les éléments qui focalisent l’attention.
Même chez un seul spectateur, ces éléments ne constituent pas un ensemble homogène : le jugement que je peux porter sur un film, mais aussi l’interprétation que je peux en donner peuvent être de nature esthétique mais également politique, morale, humaine, affective, philosophique… On peut trouver que, techniquement, les travellings de Kubrick dans Shining (Lycéens et Apprentis au Cinéma) sont exceptionnels, mais ce n’est pas ce qui nous fera aimer le film.
Mais chacune de ses approches peut également déboucher sur de multiples points de vue : ainsi une approche esthétique du cinéma pourra porter des appréciations parfois sur le jeu des acteurs, sur la mise en scène, sur les images, sur la narration, sur le réalisme ou au contraire sur l’imagination fantaisiste de l’auteur.
Lorsque nous avons présenté Petit Paysan aux enseignants, certains y ont vu une dénonciation d’un système agricole productiviste, d'autres une réalité du quotidien du monde paysan, d’autres ont remarqué la dimension onirique du film.
Le même spectateur, enfant, adolescent puis adulte peut avoir une relation très différente face au même film. Revoir Les lumières de la ville (Chaplin, Lycéens et Apprentis au Cinéma) en primaire ou en classe de terminale n’est pas la même chose. Et l'analyse que l'on en fera sera très différente.
On pourrait le découvrir en se demandant quelle est la scène que l’on garde en mémoire à la fin de la projection? Et pourquoi ? On s’interrogera sur la construction du film et la place de cette scène dans celle-ci. On pourra enfin se demander si le film est finalement une comédie ou un drame.
On pourrait le découvrir en se demandant quelle est la scène que l’on garde en mémoire à la fin de la projection? Et pourquoi ? On s’interrogera sur la construction du film et la place de cette scène dans celle-ci. On pourra enfin se demander si le film est finalement une comédie ou un drame.
Il n’y a donc pas de principes pleinement rationnels qui permettraient d’aboutir à un jugement hiérarchique et définitif d’une oeuvre (on peut reprendre l’exemple du cinéma d’Hitchcock méprisé avant d'être adulé), ni de grille de lecture qui s’appliquerait à tous les films.
Notre jugement sur un film s’élabore ou se modifie aussi en fonction de l’opinion d’autrui. Les conversations d’après projections sont souvent le moment où s’élaborent les opinions, où se construisent de façon plus ou moins équilibrée les appréciations, où se nuancent éventuellement les premiers jugements.
La discussion peut donc faire apparaître d’autres manières de “voir” le film en mettant l’accent sur des aspects qui auraient pu être négligés, en dégageant également des significations pas immédiatement perçues.
Si certains films entraînent effectivement une forte adhésion ou, au contraire, un rejet univoque, la plupart suscitent généralement des réactions plus mitigées qui vont se confronter les unes aux autres avant de se préciser (de façon plus ou moins définitive).
L’enjeu est d’amener les jeunes à exprimer les raisons, nécessairement subjectives, pour lesquelles ils ont été sensibles (ou rétifs…) au film qui leur est proposé.
Ces différences de jugement révèlent des sensibilités qui restent habituellement implicites mais qui peuvent certainement être l’objet d’une réflexion ou d’un dialogue.
Le cinéma n’est pas qu’un objet de distraction. il peut être aussi un moyen d’éducation et de communication (entre artiste et spectateur, entre éducateur et jeunes, entre différents publics).
Tous ces regards sont égaux face à un film et tous sont appelés à dialoguer à travers le film.
Notre jugement sur un film s’élabore ou se modifie aussi en fonction de l’opinion d’autrui. Les conversations d’après projections sont souvent le moment où s’élaborent les opinions, où se construisent de façon plus ou moins équilibrée les appréciations, où se nuancent éventuellement les premiers jugements.
La discussion peut donc faire apparaître d’autres manières de “voir” le film en mettant l’accent sur des aspects qui auraient pu être négligés, en dégageant également des significations pas immédiatement perçues.
Si certains films entraînent effectivement une forte adhésion ou, au contraire, un rejet univoque, la plupart suscitent généralement des réactions plus mitigées qui vont se confronter les unes aux autres avant de se préciser (de façon plus ou moins définitive).
L’enjeu est d’amener les jeunes à exprimer les raisons, nécessairement subjectives, pour lesquelles ils ont été sensibles (ou rétifs…) au film qui leur est proposé.
Ces différences de jugement révèlent des sensibilités qui restent habituellement implicites mais qui peuvent certainement être l’objet d’une réflexion ou d’un dialogue.
Le cinéma n’est pas qu’un objet de distraction. il peut être aussi un moyen d’éducation et de communication (entre artiste et spectateur, entre éducateur et jeunes, entre différents publics).
Tous ces regards sont égaux face à un film et tous sont appelés à dialoguer à travers le film.